La justice sociale fait partie des piliers de la société moderne et démocratisée que nous connaissons aujourd’hui. C’est elle qui représente la base de nombreuses décisions politiques, économiques et sociales, au sein de chaque communauté. Pour mieux la comprendre, il faut l’analyser en prenant en compte chacun de ses deux principes ou approches : l’équité horizontale et l’équité verticale. Découvrez dans la suite tout ce qu’il faut savoir pour mieux comprendre cette notion.
A propos de l’équité horizontale
L’équité horizontale est l’un des principes fondamentaux de la justice sociale. C’est un concept assez simple, selon lequel, deux personnes se retrouvant dans une même situation, devraient pouvoir bénéficier des mêmes droits et se soumettre aux mêmes obligations.
Il est assez proche du principe d’égalité que vous connaissez sans doute déjà. Il s’agit en effet du principe qui stipule qu’à situation égale, il doit y avoir des prestations égales. Le principe de l’équité horizontale de la justice sociale s’oppose complètement aux différentes formes de discrimination.
Ce principe renvoi par contre à la notion de justice commutative établie par Aristote. C’est une notion assez particulière de la justice, qui règle les échanges. Elle invite à prendre en compte le principe de l’égalité arithmétique, pour gérer les partages entre des personnes considérées elles-mêmes comme étant égales.
A propos de l’équité verticale
Le principe de l’équité verticale de la justice sociale va à l’encontre du principe précédent. Il considère que dans une société, les plus riches doivent contribuer davantage que les personnes les plus modestes. Ce principe rejoint le concept de justice distributive selon Aristote. En effet, selon ce concept, il faut se préoccuper de la valeur respective des personnes et de leurs mérites qui sont très souvent inégaux.
L’équité verticale poursuit plusieurs objectifs, et parmi eux on retrouve la réduction des écarts de niveau de vie entre les individus. Ce n’est pas là son premier but, mais ce principe aura tendance à pousser la société vers une telle situation.
Il faut savoir qu’avec l’équité verticale, on distingue plusieurs autres concepts. Ils sont déterminés sur la base de l’utilité ou de la satisfaction qu’on retire d’un bien acheté avec l’argent des revenus. Ainsi, ce principe de la justice sociale se distingue en trois concepts que sont :
- Le sacrifice absolu égal : ici il s’agit d’un même sacrifice d’utilité pour chaque membre de la communauté
- Le sacrifice marginal égal : on parle ici du lien entre les impôts et les prestations. Ceux-ci doivent être déterminés de manière à ce que l’utilité marginale de tous les revenus soit égale après les transferts.
- Le sacrifice proportionnel : à ce niveau, il est dit que chaque membre de la société, doit sacrifier la même fraction de l’utilité totale qu’il devait obtenir grâce à son revenu initial.
La justice sociale n’est pas une condition facile à mettre en place au sein d’une société. En raison des inégalités entre les populations, il est difficile d’atteindre un équilibre parfait entre leurs différentes conditions de vie.
Heureusement, le but de la justice sociale n’est pas d’atteindre cette perfection, mais plutôt d’améliorer autant que possible la situation des personnes défavorisées. D’ailleurs, selon le principe de différence de John Rawls, on atteint l’optimum de la justice sociale, lorsque le niveau de vie des populations les plus démunies est la meilleure possible.
À propos des dimensions de la justice sociale
De nombreux auteurs, philosophes et même scientifiques, se sont penchés sur la notion de justice sociale. Parmi eux, Nancy Fraser, une philosophe, a voulu faire coïncider les trois dimensions de la justice sociale. Pour ce faire, elle avance trois paradigmes que sont :
- La reconnaissance, pour la dimension symbolique
- L’accès à la représentation politique, pour la dimension politique
- La distribution des richesses, pour la dimension économique.
Tel que vous avez pu le voir, la notion de justice sociale peut avoir plusieurs approches parfois contradictoires. Le plus important à retenir c’est qu’en fonction des réalités et des contraintes de chaque communauté, les autorités veillent à prendre en compte les principes de cette notion pour réussir à créer une société juste pour tous.
